Le barrage du Gouffre d’Enfer
Le barrage du Gouffre d’Enfer

Le barrage du Gouffre d’Enfer

Le barrage du Gouffre d’Enfer est un impressionnant ouvrage construit au XIXe siècle sur la rivière du Furan. Il se situe près de Saint-Étienne, dans la vallée de la Loire. Ce barrage a été conçu pour répondre aux différents besoins en eau de la ville. Les crues mortels du Furan étaient également un frein au développement de la cité Stéphanoise. En effet, il provoquait régulièrement des dégâts autant matériels qu’humains, le long de ses rives. Cette rivière posait également un énorme problème aux industriels. A cause de son coté torrentiel, le Furan ne fournissait pas un débit constant. Toutes ces problématiques furent réglées grâce au barrage.

La construction du barrage : un projet ambitieux

C’est finalement la question des crues devenue priorité nationale en 1856, qui va décider la construction du barrage. La ville de Saint-Étienne était en plein développement. Les autorités locales avaient donc besoin de plus d’eau pour soutenir la croissance de la population et des industries. Le Furan, qui traverse la ville, était une source d’eau importante mais imprévisible, car il débordait souvent. Pour résoudre ces problèmes, la construction du barrage du Gouffre d’Enfer devait répondre à trois contraintes :

  • empêcher les crues dévastatrices du Furan
  • alimenter la ville de Saint Etienne en eau potable
  • réguler le débit tout au long de l’année pour les industriels.

Le 2 juin 1859, sous le règne de Napoléon III, l’impératrice Eugénie signe le décret pour la construction de l’ouvrage. Trois ouvrages vont ainsi voir le jour : l’aqueduc des sources, la ventellerie, et le barrage. Les travaux commencent durant l’été 1859. Les ingénieurs Auguste Graëff, Pierre de Montgolfier, et Pierre Conte-Grandchamp participent à la réalisation du barrage. Ces ingénieurs avaient pour mission de construire une structure capable de stocker une grande quantité d’eau tout en résistant aux forces naturelles de la vallée. Le lieu choisi pour le barrage, le Goure de l’Enfer, se prêtait bien à ce type de construction, car les falaises naturelles offraient un soutien idéal.

Coupe et élévation du barrage du Gouffre d'Enfer

Coupe et élévation du barrage du Gouffre d’Enfer

L’année 1866 signe la fin des travaux du barrage. Le 28 octobre 1866, on inaugure le barrage. C’est un grand événement pour la région. On le considère comme un exemple d’ingénierie moderne et un symbole de progrès pour la France. C’est pourquoi plus de 40.000 personnes étaient présentent ce jour là, aux cotés du Général comte de Palikao, du duc de Persigny, ou encore Benoit Charvet et Vital de Rochetaillée.

Inauguration du Barrage du Gouffre d'Enfer

Inauguration du Barrage du Gouffre d’Enfer

Le barrage du Gouffre d’Enfer au service de la ville et de la région

Dès sa mise en service, le barrage du Gouffre d’Enfer jouait un rôle crucial pour Saint-Étienne. Il permettait non seulement de stabiliser le débit du Furan, mais aussi d’assurer un approvisionnement en eau fiable pour les habitants. Avec ses 52 mètres de haut et sa capacité de 1,9 million de mètres cubes d’eau, il représentait l’un des plus grands barrages poids arqué de France de son époque. Il protégeait ainsi la ville contre les inondations (600.000 mètres cubes), qui étaient un problème récurrent avant la construction du barrage. Les 1.6 millions de mètres cubes restant pouvait ainsi servir à alimenter en eau la ville de Saint Etienne, et à satisfaire les exigences des industries.

Le barrage est également devenu un point de fierté pour la région. En 1867, un an après son inauguration, il apparait à l’Exposition Universelle de Paris. Cette grande exposition consiste à montrer les progrès industriels et techniques de la France au reste du monde. De ce fait, le barrage du Gouffre d’Enfer fut salué comme un exemple d’innovation et de maîtrise des éléments naturels. Des maquettes et des plans du barrage furent exposés, soulignant son importance pour l’industrialisation de la région de Saint-Étienne.

Des rénovations et une place dans le patrimoine

Tout au long de sa vie, le barrage a fait l’objet de plusieurs rénovations. De nombreux travaux d’entretien ont été réalisé pour l’adapter aux nouvelles normes de sécurité et aux avancées technologiques. Cependant, sa structure d’origine reste un témoignage de l’ingéniosité des ingénieurs du XIXe siècle. Aujourd’hui, le barrage continue de jouer un rôle essentiel dans la régulation des eaux du Furan , ainsi que dans l’approvisionnement en eau potable de la région.

Le Gouffre d’Enfer est également devenu une destination prisée des promeneurs et des touristes. La vallée du Furan, avec ses paysages pittoresques et son histoire industrielle riche, attire de nombreux visiteurs chaque année. Le barrage, situé au cœur de cette nature préservée, offre un cadre idéal pour se plonger dans l’histoire tout en profitant du cadre naturel. De nombreuses photos permettent également d’apprécier le lieu.

Le barrage du Gouffre d’Enfer aujourd’hui

Plus de 150 ans après sa construction, le barrage du Gouffre d’Enfer reste un élément clé de la région stéphanoise. Son importance historique, technique et naturelle en fait un monument à la fois pratique et patrimonial. Il continue de protéger Saint-Étienne contre les inondations et de fournir une ressource vitale à ses habitants, tout en symbolisant le progrès technique de l’époque de Napoléon III.

Le barrage du Gouffre d'Enfer aujourd'hui

Le barrage du Gouffre d’Enfer aujourd’hui

En résumé, le barrage du Gouffre d’Enfer est plus qu’un simple ouvrage d’ingénierie. Il représente désormais un morceau d’histoire, un lien entre le passé industriel de Saint-Étienne et son présent, tout en s’intégrant harmonieusement dans le paysage naturel du Furan.


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