L’histoire du SEMFLEX
L’histoire du SEMFLEX

L’histoire du SEMFLEX

Contexte

La fin de la Seconde Guerre mondiale a entièrement bouleversé le marché photographique. Les usines allemandes, qui n’ont pas été endommagées lors des hostilités, ont été dépouillées de leurs machines par les vainqueurs. Seule Leica sera relativement épargnée par les bombardements. En France, des barrières douanières filtrent encore les rares importations. C’est pourquoi les industriels français profitent alors de cette conjoncture favorable pour ainsi occuper les créneaux disponibles. L’industriel Jean Cros, qui s’était associé au technicien en mécanique Paul Royet en 1942, fondent la Société des Établissements Modernes de Mécanique (SEMM). Comme la maison O.P.L. Foca occupait déjà le territoire de Leica en 24 × 36, ils décident en juillet 1948, de conquérir le marché des appareils photos 6×6 à deux objectifs. Ainsi “débarrassé” des Rolleiflex et Ikoflex allemands, le champ est alors libre. C’est le début de l’histoire du SEMFLEX.

Histoire du Semflex

SEMFLEX est la marque commerciale utilisée par la SEM pour désigner ses appareils photographiques reflex à double objectifs. La SEMM, appelée également SEM, est une société de fabrication d’appareils photographiques.
Initialement installée à Saint-Étienne (42 – Loire), elle déménage en 1947 à Aurec (43 – Haute-Loire). Son appareil photo le plus réputé devient le SEMFLEX 6×6 à double objectif. Claude Forge, jeune ingénieur ayant déjà à son actif l’obturateur Orec, assure l’essentiel du développement de l’appareil. La plupart des appareils SEM sont ainsi équipés avec cet obturateur. La première version du SEMFLEX , présentée au salon de la photographie en 1948, jugée très ambitieuse, ne sera pas fabriquée en série. En effet, Paul Royet est pressé de prendre pied sur le marché du 6 × 6. Il préfère donc arriver avec un appareil plus simple, plutôt que d’arriver trop tard avec un appareil plus perfectionné. Pour anecdote, Claude Forge a raconté avoir dû monter le premier prototype pendant le voyage en train vers Paris avant le salon.
Les SEMFLEX I et II seront livrés à partir de juillet 1948. Le I sera équipé d’ un objectif à trois lentilles ouvert à 1/4.5, et d’un obturateur Orec montant au 1/300. Le II possedera un objectif à quatre lentilles ouvrant à 1/3.5 sur un Orec au 1/400.

Gamme des SEMFLEX

Entre les évolutions techniques et esthétiques il a existé une myriade de modèles. Il est à noter que le McKeown’s price guide to antiques cameras 12th edition ne présente que 7 variantes. Par contre, l’analyse de la production par Patrice-Hervé Pont, publiée dans le livre SEM et les Semflex sorti en 1995, a permis d’identifier 56 variantes. Il s’est principalement basé sur l’analyse des réponses à un questionnaire publié dans la revue Cyclope. Pour information, plus de deux cents collectionneurs ont envoyé les caractéristiques de huit cent cinquante appareils.

Avancement du film

Les Semflex Standard sont à avancement manuel par une molette en surveillant le numéro de vue dans une fenêtre rouge au dos. Quant aux Semflex Oto, leur avancement est automatique, grâce à une manivelle.

Les objectifs du SEMFLEX

Plusieurs opticiens ont fourni les objectifs de visée et de prise de vue. On trouve majoritairement des SOM Berthiot mais également des Angénieux et des Tourret-Narat. Il existe cependant plusieurs ouvertures maximum, tant à la visée qu’à la prise de vue. Le déclencheur peut également se trouver à plusieurs endroits. Il est à noter que les appareils les plus courants utilisent des focales de 75 mm.

Les obturateurs

Jusqu’en 1966, seuls seront montés les obturateurs « maison » Orec (reprenant le nom de la ville où se trouve l’usine : Aurec). Il y aura ainsi plusieurs vitesses maximum, selon la date de sortie et la « gamme » de l’appareil. Initialement, la vitesse maxi était de 1/300s. Puis elle montera au 1/400s, pour redescendre au 1/250s pour le Semflex T950 « entrée de gamme ». À partir de 1950, il y aura la possibilité de commander un appareil muni d’un obturateur allemand « Synchro Compur » donnant le 1/500s. Certains modèles simplifiés (Semflash et Joie de vivre) n’auront que des obturateurs à une seule vitesse (1/50s).

Synchronisation flash

Bien que les SEMFLEX 6×6 étaient initialement non synchronisés, ils auront malgré tout plusieurs emplacements pour les prises de synchronisation :
– une prise coaxiale de 3.8 mm sur l’obturateur, accessible grâce à un renfoncement de la platine. Elle était en premier lieu compatible uniquement pour le flash magnésique, un inverseur permettra plus tard le choix entre F et X (magnésique et électronique)
– une prise coaxiale de 3 mm sur la platine porte objectifs (avec sélecteur F/X).
– une prise SEM propriétaire, constituée de deux prise femelles de 3 mm à 13 mm d’écart. Elles permettaient de connecter un flash spécial SEM, assurant ainsi la fixation mécanique du flash et le contact électrique (avec sélecteur F/X).

Les premiers Sem Studio avaient une fiche spéciale à trois pôles. Les derniers Sem avec obturateurs Compur, avaient une prise coaxiale de 3 mm en plus de la prise SEM.

Dépolis

La majorité des dépolis sont plats à l’exception des premières versions “haut de gamme”. On trouve donc huit versions de dépolis : une sans aide à la visée, deux avec des repères gravés et cinq avec des repères sérigraphiés.

Bouton d’avancement du film

On référence deux types de bouton de 29 mm de diamètre. Le premier type possède un bouton placé par-dessus le gainage de l’appareil. Le second, quant à lui, se voit doté d’une échelle de profondeur de champ. Il y a également quatre formes de boutons de 34 mm :
– mémo film et calculateur de profondeur de champ
– uniquement le calculateur et un gainage à la place du mémo film
– une plaquette « Made in France Breveté SGDG » sous le bouton et une sans plaquette.

Les boutons sont tous en alu naturel. Seul le dernier modèle est noir, avec un congé usiné. Il fait ressortir un motif sur les cannelures.

Frontons

Il existe trois graphismes pour le marquage du fronton :
– le logo SEMFLEX souligné en relief
– le même logo dans un cartouche également en relief
– un marquage SEM sur une plaque anodisée.

Environ mille appareils ont reçu des frontons aux marques de distributeurs (Grenaflex, Richard Reflex, Photo-Hall). Les derniers appareils produits, quant à eux, sont siglés « Paul Royet ».

Gainage

On trouve majoritairement des gainages en cuir noir et, en plus petite quantité, des gainages en plastique strié gris. Le panachage de ces diverses possibilité a permis d’identifier au moins dix-sept versions de Standard et au moins dix-huit versions d’Oto.

Semflex Studio

Il est alors destiné aux photographes, qui font du portrait en studio. Il reçoit des objectifs de 150 mm de focale. Bien que proposé en Standard et en Oto, la majorité des appareils vendus ont été des Oto. Ils sont bien plus faciles à utiliser sur un pied en studio, où l’appareil est rarement bien éclairé. Il existe au moins huit versions Oto et cinq versions de Standard.

SemFlash

L’idée était de pousser les photographes amateurs à faire des photos en intérieur. L’appareil se muni d’un flash électronique fonctionnant sur le secteur, et proposé à la location par les artisans photographes. Il a été le premier appareil muni de ce type de flash. Destiné à être manié par des utilisateurs inexpérimentés, il est toujours muni d’un bouton d’avancement (plus robuste et facile que le système Oto). L’obturateur ne possède plus qu’un seule vitesse. Sur les première versions, la bague de distance pointait sur un abaque donnant une valeur entre un et sept à reporter sur le réglage d’ouverture. L’ouverture sera couplée à la mise au point, par la suite. Il y a au moins quatre version de Semflash.

Les accessoires


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